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Nutrition, carences, compléments alimentaires et immunité

9 novembre 2021

 Devant le flot de conseils fleurissant sur le net et la presse santé proposant de booster son système immunitaire avec l’alimentation ou les compléments alimentaires, j’ai souhaité faire une synthèse des connaissances scientifiques actuelles sur le sujet afin de mettre en évidence les preuves suggérant les bénéfices attendus des aliments ou de la supplémentation sur l’immunité. Les recherches que j’ai pu faire m’ont également permis de changer de position face à la complémentation nutritionnelle. Mes conclusions sont à la fin de l’article !

 

Le système immunitaire n’est pas un muscle : on ne peut ni le booster, ni le stimuler ni le renforcer. Cependant avec une alimentation équilibrée, il est possible de rendre son fonctionnement optimal. Les RNP (Recommandations nutritionnelles pour tous les nutriments définis pour la Population Française) établis par l’ANSES, sont les repères nutritionnels permettant de satisfaire les besoins et éviter une carence clinique (avec symptômes) ou subclinique (sans symptômes) pour 97,5 % de la population générale en bonne santé.

Bien se nourrir, selon ces recommandations, permet à priori d’assurer de manière optimale toutes les fonctions de son organisme dont les fonctions immunitaires. Certaines thèses soutiennent toutefois que ces recommandations ne suffisent pas dans certaines situations et qu’une supplémentation serait utile. Il n’est pas tout à fait clair dans quelle mesure la fonction immunitaire des personnes ayant des apports nutritionnels sous optimaux sera compromise. Cependant, il semble probable que ces individus soient susceptibles de présenter des réponses immunitaires également sous-optimales.

Aussi utiles que soient ces valeurs de référence (RNP) pour nous professionnels de la santé diététiciens nutritionnistes, la rareté des données fait qu’il n’est actuellement pas possible de donner une indication des niveaux nutritionnels requis pour optimiser la protection immunitaire et la résistance à l’infection notamment pour des sous-groupes de la population (plus fragiles ou dont les besoins sont plus importants). Il se peut que ces niveaux d’apport soient en réalité supérieurs aux repères nutritionnels. (Source : https://www.mdpi.com/2072-6643/12/1/236/htm)

 

FACTEURS INFLUENÇANT LA RÉPONSE IMMUNITAIRE

Carences et déficiences nutritionnelles : quid de la fonction immunitaire ?

Dans le contexte d’une alimentation déséquilibrée, du suivi de régimes menant à une restriction calorique, de modèles ou diètes menant à l’éviction de catégories entières d’aliments, des déficiences (apports sous optimaux pouvant mener à certains troubles/symptômes) ou des carences nutritionnelles (apports insuffisants menant éventuellement à une maladie carentielle) se créent qui ne permettent plus de soutenir efficacement la fonction immunitaire. Outre ces déséquilibres alimentaires, certains facteurs exogènes ou endogènes peuvent également augmenter la susceptibilité aux infections (bactériennes, virales, parasitaires).

 

L’OMS décrit par le terme de « malnutrition », les carences, les excès ou les déséquilibres dans les apports énergétique et/ou macro/micro nutritionnel d’une personne.

L’organisation décrit également de nombreuses carences nutritionnelles dans le monde celles-ci sont : la vitamine A, le fer et l’iode, auxquels peuvent s’ajouter : le zinc, l’acide folique (vitamine B9), la vitamine B12 et les autres vitamines du groupe B, la vitamine C, la vitamine D, le calcium, le sélénium et le fluor.

Les carences en micronutriments sont susceptibles de se multiplier chez les personnes qui ont une alimentation de qualité nutritionnelle insuffisante ou qui ont des besoins accrus en éléments nutritifs essentiels, par exemple en période de croissance rapide et/ou en présence d’infections bactériennes ou parasitaires.

Un régime pauvre en aliments d’origine animale entraîne classiquement des apports faibles en fer biodisponible et en zinc, calcium, rétinol (vitamine A préformée), vitamine B2 (riboflavine), vitamine B6 et vitamine B12.

Les régimes monotones de qualité nutritionnelle médiocre et pauvres en fruits et légumes, contribuent à des apports insuffisants en vitamine C (acide ascorbique), β-carotène (provitamine A) et folates.

Une alimentation contenant des céréales non complètes et exclusivement raffinées (farines blanches dépourvues de son, de fibres) mène à une alimentation potentiellement déficiente en fer et en zinc, plusieurs vitamines du groupe B (thiamine, riboflavine et niacine) et en folates.

(Sources : OMS : https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/malnutrition – Directive sur l’enrichissement des aliments en micronutriments)

 

LA FONCTION IMMUNITAIRE

Elle est en perpétuelle activité et cette activité est stimulée en cas d’infection (virale, bactérienne) et qui nécessite une quantité d’énergie accrue.

Il existe quatre fonctions générales du système immunitaire qui permettent une défense efficace de l’hôte :

  1. Créer une barrière pour empêcher les agents pathogènes de pénétrer dans le corps.
  2. Identifier les agents pathogènes s’ils franchissent une barrière.
  3. Éliminer les agents pathogènes.
  4. Générer une mémoire immunologique.

Ces fonctions sont possibles grâce à l’énergie (calories), apportée par le glucose, des acides aminés et acides gras (issu respectivement des glucides, protéines et lipides) et par des substrats alimentaires indispensables à la biosynthèse endogène des molécules régulatrices (protéines, lipides complexes)

C’est via l’alimentation associée à la synthèse endogène de nouveaux nutriments issus des réserves, que ces fonctions peuvent être assurées.

Une alimentation insuffisante en énergie (ex : situation de régime) peut mener à une déficience de la fonction immunitaire, d’autant que certains processus, comme le vieillissement, sont associés à une perte de compétence immunitaire liée à une diminution de la production des cellules immunitaires de la moelle osseuse.

NB : Il ne serait pas souhaitable de chercher à stimuler outre mesure son système immunitaire. Cela reviendrait à déclencher des réactions inflammatoires violentes comme le feraient l’allergie ou toute autre maladie auto-immune ou la tempête cytokinique observée lors de l’infection au COVID-19 (Source : https://www.scientifique-en-chef.gouv.qc.ca/impacts/ddr-booster-son-systeme-immunitaire/)

 

Quels micronutriments sont impliqués dans la fonction immunitaire

Un certain nombre de vitamines (A, B 6 , B 12, folate, C, D et E) et des oligo-éléments (zinc, cuivre, sélénium, fer) ont un rôle clé dans le soutien du système immunitaire humain et la réduction du risque d’infections. D’autres nutriments essentiels, notamment d’autres vitamines et oligo-éléments, des acides aminés et des acides gras, sont également importants. 

Chacun des nutriments nommés ci-dessous joue un rôle dans le soutien de la défense antibactérienne et antivirale, mais le zinc et le sélénium semblent être particulièrement importants pour ces derniers.

 

NUTRIMENTS INTERVENANT DANS LA FONCTION IMMUNITAIRE

ALIMENTS RICHES EN NUTRIMENTS INTERVENANT DANS LA FONCTION IMMUNITAIRE

 

Les probiotiques et prébiotiques et la fonction immunitaire

Les études sur le microbiome soutient le rôle du microbiote intestinal sur le système et la fonction immunitaire bien qu’on ne puisse pas encore en déterminer précisément les contours et les effets réels sur la santé humaine de l’usage de probiotique. « La relation entre un effet biologique sur l’immunité, quel qu’en soit le sens, et un effet santé est à démontrer aussi bien chez le sujet sain que dans les conditions pathologiques. » (Source : Effets des probiotiques et prébiotiques sur la flore et l’immunité de l’homme adulte, rapport de l’ANSES 2005).

 

SUPPLÉMENTATION SYSTÉMATIQUE ?

Il est établi que les carences manifestes en micronutriments (avec signes cliniques et/ou établis par un dosage sanguin pour certaines vitamines et minéraux) affectent négativement le système immunitaire et prédisposent les individus aux infections et que dans cette situation carentielle, la supplémentation améliore la réponse immunitaire.

Même si on peut le présupposer, il existe toutefois peu de données scientifiques permettant d’affirmer qu’une supplémentation améliorera à coup sur la santé à long terme des individus dont les apports sont sous optimaux (c’est à dire sans carence cliniquement observable).

Les résultats des études réalisées sur l’effet de la supplémentation en situation de prévention du risque d’infection ou en gestion de l’infection ou en prévention sur la santé globale (ex : risques de cancer, de maladies cardiovasculaires, sur la DMLA) sont peu probantes et parfois contradictoires. (études inégales, sur des populations différentes, avec des doses variables de micronutriments, sur des durées variables…).

Pour prendre l’exemple de la Vitamine C, des essais ont été menés afin d’observer l’efficacité de la vitamine C en prévention ou en traitement des rhumes. Les résultats sont peu significatifs et inconstants. Certains essais ont toutefois permis de réduire la durée et l’intensité du rhume. (Vitamin C for preventing and treating the common cold.

En 2006, le NIH (National Institute of Health aux USA) déclare ne pas avoir réuni suffisamment de preuve d’efficacité des Suppléments multivitaminés pour recommander leur utilisation dans le but de prévenir les maladies chroniques. Il déclare également qu’il n’existe pas non plus de preuve suffisante allant contre leur utilisation. (NIH State-of-the-Science Conference Statement on Multivitamin/Mineral Supplements and Chronic Disease Prevention)

 

Les Français sont-ils carencés ?

L’étude ESTEBAN a réalisé une étude auprès de la population française entre 2014 et 2016 portant notamment sur les dosages biologiques des vitamines et minéraux des enfants et adultes en France métropolitaine. Cette étude incluait une enquête par questionnaires, une enquête alimentaire et un examen de santé avec prélèvements et dosages biologiques.

Les résultats des prises de sang indiquent qu’il n’existe pas de déficit important ou de carence à grande échelle concernant la vitamine D, la ferritine, les folates sériques, la vitamine A, la vitamine E et les caroténoïdes. Toutefois, la couverture des besoins vitaminiques et en minéraux n’est pas pleinement satisfaisante et globalement, la situation ne semble pas vraiment s’améliorer.

Une des conclusions sur l’origine des déficits en vitamines et minéraux porte sur la diminution de la consommation des fruits et légumes.

 

 

DANGERS ET SÉCURITE LIES A LA PRISE DE SUPPLÉMENTS MULTIVITAMINIQUES ET AUTRES COMPLÉMENTS ALIMENTAIRES à base de plante dits « naturels »

On doute de l’intérêt préventif sur la santé de la prise de suppléments alimentaire, toutefois, est-elle au moins sans danger ? 

Une revue systématique a analysé les résultats d’un ensemble d’essais cliniques sur la prise de suppléments multivitamines sur des durées > 1 an.  Il n’a été observé aucun effet sur la mortalité toutes causes confondues. Il y avait une tendance à une réduction du risque de mortalité toutes causes confondues dans les essais de prévention primaire. Le traitement multivitaminé-multiminéral n’a eu aucun effet sur la mortalité due à des causes vasculaires ou au cancer. (Source : A systematic review of multivitamin and multimineral supplementation for infection)

Je me dois toutefois de rappeler des consignes de sécurité de l’ANSES quant au choix et à l’usage des suppléments ou compléments alimentaires car leur effet peut se révéler toxique ou dangereux (suivant le type de compléments, le dosage) notamment chez les personnes malades ou traités.

Notez que l’on distingue d’un côté les suppléments Multivitamines et Minéraux et d’autre part les compléments alimentaires à base de plante dits souvent « naturels »

  1. Les suppléments multivitaminés ne doivent pas se substituer à une alimentation équilibrée : ils complètent les apports d’une alimentation déficiente
  1. Il est important que la supplémentation soit utilisée dans les limites de sécurité recommandées.

Certains sous-groupes de population pourraient être négativement impactés par une supplémentation à des doses trop importantes : les femmes enceintes ou en post-partum (pour la vitamine A) ou les fumeuses (chez qui des doses élevées de vitamine E, par exemple, peuvent avoir un effet indésirable sur le risque de cancer. (Sources : https://www.anses.fr/fr/content/les-compl%C3%A9ments-alimentaires-n%C3%A9cessit%C3%A9-dune-consommation-%C3%A9clair%C3%A9e – Addressing nutritional gaps with multivitamin and mineral supplements).

 

Limites supérieures de sécurité des vitamines et minéraux : LSS

Elles sont aussi dénommées « Tolerable Upper Intake Levels » (ou UL), ces valeurs correspondent à l’apport journalier chronique maximal d’une vitamine ou d’un minéral considéré comme peu susceptible de présenter un risque d’effets indésirables sur la santé de toute la population. Cet apport journalier intègre toutes les sources d’apport alimentaire ; il ne s’agit pas d’une dose maximale de supplémentation. Il ne s’agit pas non plus d’une recommandation d’apport.
Les limites supérieures de sécurité sont disponibles sur le site de l’AESA :
Source : https://www.efsa.europa.eu/sites/default/files/assets/UL_Summary_tables.pdf

Ces LSS sont repris par l’ANSES : Souce : https://www.anses.fr/fr/content/les-r%C3%A9f%C3%A9rences-nutritionnelles-en-vitamines-et-min%C3%A9raux

Certaines supplémentations sont également déconseillées pour des sous-groupes de population. En France, la composition nutritionnelle des multivitamines et minéraux est règlementée et des limites de composition sont fixées par la règlementation en tenant compte les risques de dépassement des LSS.

 

 

 

En cas de supplémentation en multivitamines, il ne semble pas qu’il y ait de fort risque de dépassement des LSS. L’ANSES a émis un avis en 2012 après avoir estimé les apports nutritionnels usuels dans la population française en prenant en compte les aliments non enrichis, les aliments enrichis et les compléments alimentaires.

L’étude a permis de montrer une inadéquation d’apports en vitamines et minéraux élevées, principalement pour les personnes âgées de 75 ans et plus (notamment pour le calcium, le magnésium, le sélénium, le potassium, les vitamines C et B6) et pour les enfants et adolescents de 10 à 17 ans (notamment pour le magnésium, le calcium, le cuivre, le zinc, le potassium) et pour les filles de 13 à 17 ans (pour l’iode et le sélénium)

Quant au dépassement des LSS en cas de supplémentation, la prévalence de dépassement des LS est quasi nulle pour toutes les vitamines et elle est marginale pour le zinc, la vitamine B9, le fer.

Il convient de noter que la forme et la composition du complément alimentaire doit être considérée en particulier pour les minéraux ; Plus la quantité ingérée se retrouve réellement dans la circulation sanguine, plus les bénéfices attendus seront potentiellement élevés.

La biodisponibilité fait référence à la quantité du micronutriment qui atteint réellement la circulation sanguine après ingestion. La notion de biodisponibilité est valable pour la nourriture et pour les compléments alimentaires. En effet la formulation du complément alimentaire (c’est-à-dire les substances associées qui agissent en synergie et celles qui permettent de transporter efficacement le minéral), et les processus de digestion peuvent fortement influencer positivement ou négativement l’assimilation/ absorption du complément par l’intestin.

Différentes formes chimiques de nutriments et d’interactions nutriment-nutriment peuvent affecter la biodisponibilité, par exemple, différentes formes de fer inorganique ou de zinc varient en biodisponibilité, l’interaction de la vitamine C avec le fer inorganique peut améliorer la biodisponibilité du fer, et la diminution des niveaux de magnésium et de calcium augmente la biodisponibilité du fer. Les formulations, charges, enrobages, excipients et tensioactifs des produits affectent l’intégralité ou la vitesse de libération du calcium, de la vitamine E, du phosphate de pyridoxal, du fer, de l’acide folique, et la vitamine B-12. (Source : Multivitamin and multimineral dietary supplements: definitions, characterization, bioavailability, and drug interactions)

Les formes organiques du sélénium sont plus biodisponibles que les composés inorganiques, tandis que les sels sulfate, gluconate et fumarate de fer ont une bonne disponibilité, contrairement à ses formes oxyde. 

Les laboratoires de Compléments alimentaires sont en perpétuelle recherche pour identifier les meilleures formulations qui optimisent le transport, l’absorption et la tolérance. Il faudrait faire une recherche plus poussée dans la littérature pour vérifier les formulations les plus efficaces pour chaque minéral.

 

Autres compléments alimentaires (autres que les multivitamines) – à base de plantes « naturelles » par exemples et immunité

L’ANSES met en garde contre la consommation de compléments alimentaires à base de plantes notamment qui pourraient interférer la réponse immunitaire de l’individu :

Certaines plantes contenues dans les compléments alimentaires peuvent perturber les défenses naturelles de l’organisme en interférant notamment avec les mécanismes de défense inflammatoires utiles pour lutter contre les infections. Ces plantes possèdent des propriétés anti-inflammatoires susceptibles d’agir comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Il est contreproductif d’utiliser ces plantes en prévention ou durant une infection car elles perturbent les défenses naturelles de l’organisme pour lutter contre les infections.

Les plantes visées par l’ANSES sont : le saule, la reine des prés, le bouleau, le peuplier, la verge d’or, les polygalas mais aussi des plantes contenant d’autres anti-inflammatoires végétaux, telles que l’harpagophytum, les échinacées, le curcuma, la griffe du chat (appelée aussi liane du Pérou), les plantes des genres Boswellia et Commiphora (connues pour leurs gommes-oléorésines appelées respectivement « encens » et « myrrhe »).

(Source : https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2020SA0045.pdf)

 

De manière générale l’usage de compléments alimentaires doit être éclairée par un médecin ou pharmacien exclusivement (attention certaines professions proposant des thérapies alternatives ne sont pas des professionnels de santé au sens réglementaire du terme).

Certains composants des compléments alimentaires même « naturels », à base de plante ou d’huile essentielle par exemple peuvent s’avérer toxiques pour certains tissus et organes, cancérigènes, ou interférer avec des traitements (les rendant moins efficaces ou toxiques)

Des exemples : la cannelle, curcuma, huiles essentielles d’arbre à thé et autres, berbérine, levure de riz rouges, certaines huiles essentielles…

Il existe des restrictions d’usage et des recommandations sanitaires pour les plantes et huiles essentielles utilisées dans les compléments alimentaires.

Il est possible de se référer aux avis de l’ANSES sur ces compléments alimentaires et plus généralement sur les recommandations du SYNADIET (syndicat des fabricants de compléments alimentaires) qui précise les doses et précautions d’emploi pour chaque huile essentielle.

 

Concernant l’usage de compléments alimentaires, l’ANSES recommande également d’être attentif aux points suivants :

– Demander l’avis d’un professionnel de santé (au sens réglementaire du terme)

– S’assurer de ne pas dépasser les Limites de sécurité (plus encore lorsque des aliments enrichis entrent dans le régime alimentaire quotidien)

– Eviter les prises répétées, prolongées ou multiples

– Respecter les conditions d’emploi

– Etre vigilant quant aux produits présentés comme « miraculeux »

– Privilégier les produits vendus dans les circuits les mieux contrôlés (éviter les achats à l’étranger…)

Source : https://www.anses.fr/fr/content/les-compl%C3%A9ments-alimentaires-n%C3%A9cessit%C3%A9-dune-consommation-%C3%A9clair%C3%A9e

 

Compléments alimentaires à risque sous surveillance

 

En conclusion est ce que je recommande l’usage des suppléments et compléments alimentaires notamment pour soutenir la fonction immunitaire ?

En pratique en consultation, je n’ai pas pour habitude de recommander l’usage de compléments et supplémentation multivitaminés. Nos associations professionnelles ne nous encouragent pas à le faire pour privilégier la satisfaction des besoins à travers une alimentation équilibrée. Toutefois, dans des situations ou l’alimentation du patient ne peut pas être équilibrée (et ne le sera peut-être jamais compte tenu des nombreux freins qu’il peut exister à adopter une alimentation suffisante en nutriments et micronutriments), j’ai tendance à abonder dans le sens d’une supplémentation.

Etant donnés que :

  • Il existe des carences nutritionnelles fréquentes dans la population mondiale, dont certains micronutriments interviennent dans la fonction immunitaire
  • La malnutrition (en apport ou en excès) mène à des apports sous optimaux et à un probable déficit de fonction immunitaire
  • Il existe des déficits micro nutritionnels mesurés parmi certains sous-groupes de la population française
  • Les résultats de certaines interventions humaines laissent supposer (sans le démontrer totalement) des bénéfices d’une supplémentation sur la fonction immunitaire, le risque et la gestion de l’infection
  • Que les repères nutritionnels pour la population pourraient être insuffisants dans certaines situations individuelles qui ne permettrait pas une réponse immunitaire optimale
  • Que l’usage des suppléments multivitaminés ne semble pas mener au dépassement des limites de sécurité
  • Que, ils sont évalués comme sans danger

Bien que des instances de santé évaluent qu’il n’existe pas de preuve suffisante pour recommander l’usage des Multivitamines pour prévenir les risques de maladie chronique, il semble raisonnable de penser qu’une supplémentation multiple aurait un intérêt dans le soutien de la fonction immunitaire (et des autres fonctions de l’organisme.). C’est pourquoi, il me semble intéressant de recommander les supplémentations multivitamines et minéraux (à dose nutritionnelle pour ne pas risquer de dépasser les Limites Supérieures de Sécurité).

SYNTHESE

Peut-on ou serait-il pertinent de Booster ou stimuler son système immunitaire : NON

Faut-il bien se nourrir pour assurer un fonctionnement optimal de son système immunitaire ? : OUI

Faut-il se supplémenter en cas de bilan biologique (minéraux, vitamines) perturbé : OUI

Faut-il se supplémenter en cas d’apports alimentaires insuffisants ne permettant pas de couvrir les besoins nutritionnels optimaux : PROBABLEMENT MAIS INCERTAIN

Faut-il se supplémenter de manière systématique (multivitamines) : INCERTAIN

Les compléments alimentaires ont prouvé leur efficacité dans la prévention des maladies chroniques : NON

Les plantes et compléments à base de plantes sont naturelles et ne peuvent pas nuire à la santé et à mon système immunitaire : FAUX

 

CONSEILS

– Chercher à adopter une alimentation la plus équilibrée et variée possible conformément aux recommandations de santé publique (consulter un diététicien nutritionniste en ce sens peut être utile)

– Insister sur la consommation de fruits et légumes

– En cas d’alimentation insuffisante ou déséquilibrée, choisir une supplémentation portant sur une combinaison de vitamines et minéraux à dose nutritionnelle (couvrant environ 100 % des repères nutritionnels recommandés pour chaque micronutriment)

– Ne pas cumuler plusieurs compléments alimentaires pour éviter le surdosage en certains Vit et minéraux pour lesquels il existe une limite supérieure de sécurité

– Demander conseils au professionnel de santé pharmacien ou au médecin généraliste (et non aux autres thérapeutes alternatifs) avant toute supplémentation ou usage de complément alimentaires, même naturel ou issu de plantes, d’huiles essentielles notamment si vous souffrez d’une maladie chronique, prenez un traitement médical, si vous êtes fumeur, si vous êtes enceinte notamment.

Article rédigé par Katia Tardieu diététicienne nutritionniste